Carbonera ou carbonera pas ?

 La taxe Carbone vient d’être décidée par le gouvernement s’inspirant des conclusions et les recommandations de la Commission co-animée par Michel Rocard et Alain Juppé.

Le moins que l’on puisse dire c’est que cette décision ne fait pas l’unanimité, ni du coté des contribuables, ni même du coté des politiques.

Bien sûr, lorsque le gouvernement promet que le produit de cette taxe sera restitué aux ménages, sous la forme d’une diminution d’impôts, pour ceux qui y sont assujettis ou d’un chèque vert pour ceux qui ne le sont pas ou encore d’une diminution de la taxe professionnelle pour les entreprises ( bien que son avenir soit compromis), le nombre de mécontents s’amenuise restant néanmoins majoritaire.

Il y a sans doute de bonnes raisons à cela !

En effet, la France est un des pays qui taxe le plus les carburants et les produits de chauffage, hors l’électricité. La TIPP ajoutée à la TVA représente entre 50 et 60 % du prix payé à la pompe pour le Gasoil et le super. Par rapport à d’autres pays, elle représente déjà un sérieux frein à la consommation. Le résultat est que la France est un des pays industrialisés les moins polluants en CO2, comme le montrent les graphiques ci-dessous.

 

Le problème posé est-il celui du réchauffement climatique sur lequel les spécialistes ne se mettent toujours pas d’accord ? Ou plus simplement celui de la consommation des ressources de notre planète, dans des proportions trop importantes, qui ne laisse pas place au renouvellement et qui risque de créer des problèmes insolubles aux générations futures. Les réserves n’étant pas infinies, on parle de quelques dizaines d’années pour les énergies fossiles. Il est grand temps d’ajuster notre consommation trop énergivore pour laisser à nos futurs scientifiques le temps de trouver des solutions alternatives.

Donc, il est temps de prendre des mesures pour que nos habitudes changent.

Etait-ce à la France de le décider, après d’autres comme la Suède, pour contribuer à monter une voie ! Si on tient compte de la consommation française, un abaissement de son émission consommation de gaz à effet de serre ou de gaz carbonique ne sera que marginal par rapport à la consommation des Etats Unis d’Amérique ou de la Chine. D’autant que le niveau de consommation chinois par habitant est faible et devrait augmenter aussi rapidement que le niveau de vie.

Ce que l’on peut conclure provisoirement, en se trompant sans doute, c’est que cette augmentation du prix des carburants représente plus un symbole qu’autre chose. Un symbole qui permettra à la France d’essayer de persuader les autres pays industrialisés de suivre son initiative.

Pourtant, on parle déjà d’exonération de certains gros consommateurs de carburant ( transporteurs, Pécheurs, agriculteur, voire entreprises industrielles), ce qui paraît nécessaire vu la faible rémunération de l’activité des uns et les difficultés économiques que tous rencontrent.

Pour nous, cela signifie, que cette agitation médiatique autour de cette taxe carbone cache les autres lourdes décisions qui devraient s’imposer, mais qui sont plus difficiles à mettre en œuvre que l’augmentation de taxes existantes : passer au ferroutage, limiter les transports de denrées, notamment celles périssables, consommer les productions locales, les légumes et les fruits de saison, limiter les transports aériens inutiles…

Maintenant on a beaucoup parlé du gaz carbonique et de la sauvegarde des énergies fossiles, il faudrait aussi traiter les autres gaz à effets de serre. Qui évoque que le traitement des émissions de méthane par les ruminants ne pourra que passer par une baisse conséquente de notre consommation d’entrecôtes ?

Ci-dessous quelques infos :

Pour se faire un peu peur 
Evolution en temps réel de la production de CO2, au niveau mondial, pour certains pays, pour certaines activités

Pour en savoir + :

Savoir comment se décompose le prix du carburant 

Carburants-quelles-taxes-payons-nous ?

Un petit décodeur pour les Gaz à Effet de Serre (GES)