Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Trans-en-Provence.net

Agora virtuelle de Trans en Provence.

Les Inondations du 6 juillet 1827 (2 ème partie)

Publié le 8 Juillet 2010 par Trans-en-Provence.net in Urbanisme

Nous  remarquons à la lecture de cette seconde partie que malgré l'absence de moyens de communications de l'époque,  l'alerte a fonctionné grâce à l'initiative d'un homme et sauvé des vies et que les premières aides ont été rapidement mises en place.

 

GRELE ET INONDATION par le vicaire Blanc . (2ème partie)

 

Les communes de DRAGUIGNAN et de TRANS, quoique hors de l’action immédiate du météore orageux, ont  éprouvé des dommages dans leurs territoires respectifs. Elles ont eu, même, le malheur particulier de compter des victimes.

 

La funeste inondation a atteint ces deux communes au moment où rien ne donnait lieu de la craindre. La moisson s’y terminait, les champs étaient couverts de gerbes, les ouvriers et les propriétaires s’aidaient aux derniers travaux de cette intéressante récolte. Tout à coup apparaît une masse effroyable d’eau traînant avec elle les charpentes, des meubles, des bestiaux. Cette eau impétueuse enveloppe, enlève tout ce qu’elle rencontre.

 

Les travailleurs ont à peine le temps de se sauver sur les hauteurs, quelques-uns uns grimpent sur les arbres où ils restent jusqu’à la nuit ; Le torrent dévastateur sape et renverse les murs de clôture, arrache les vignes et arbres fruitiers et sème partout des débris des premières démolitions.

 

Pourquoi faut-il qu’en gémissant sur un désastre ruineux pour tant de familles, nous ayons encore à déplorer la mort de six personnes : cinq hommes et une jeune fille qui ont péri en tentant de sauver leurs gerbes emportées par les eaux.

Leurs corps n’ont été retrouvés que le surlendemain de l’orage : quatre de ces infortunés appartiennent à la commune de TRANS (*) et deux à celle de DRAGUIGNAN.

 

Le nombre des victimes eût été sans doute plus grand sans la présence d’esprit et le zèle prévoyant d’un habitant de TRANS, qui, dès la première apparition du danger monte à cheval et parcourt rapidement les lieux menacés, avertissant à grands cris les travailleurs de pourvoir à leur sécurité. L’auteur de cette belle action mérite d’être signalé à la reconnaissance publique. C’est monsieur BOYER, commerçant en bois.

 

La conduite de messieurs les maires dans ces circonstances terribles a été également héroïque. On les a vus partageant tous les périls de leurs administrés. Les secours convenables et prompts qu’ils ont dirigés avec autant de zèle que de prudence ont soustrait nombre d’individus à une mort presque assurée ; après avoir pourvu au plus pressantes nécessités des nouveaux indigents. Ces dignes maires sont venus eux-mêmes porter à la connaissance de monsieur le Préfet les déplorables évènements de la veille ; ils ont réclamé son intervention auprès du Gouvernement pour obtenir des secours devenus indispensables à ces populations qui ont tout perdu.

Monsieur le Préfet a reçu ces détails avec le plus touchant intérêt. Il s’est empressé de communiquer au ministère les pertes de chaque commune et la situation de leurs habitants. Ce tableau sera mis sous les yeux de sa Majesté Charles X, notre auguste souverain. Sa main s’est ouverte tant de fois sur des infortunes pareilles, pouvons-nous douter que des bienfaits ne viennent bientôt adoucir la position des malheureux propriétaires d’AMPUS, MONTFERRAT, CHATEAUDOUBLE, TOURTOUR, DRAGUIGNAN et TRANS.

 

Les dommages des six communes ravagées ont été, au premier aperçu, évalués en totalité a un million de francs ; mais on se convaincra qu’ils dépassent de beaucoup cette somme, si l’on considère le nombre et l’étendue des désolations, la perte des provisions et des meubles, celle de la présente récolte de grains et de fourrages, celle des bestiau et etc.. et plus tout le reste, la valeur du sol dont la terre végétale a été emportée jusqu’au roc nu et dont la remise en culture est au-dessus de tous les efforts de la puissance humaine.

 

(*)      : Les quatre victimes que nous avons eu le malheur de compter dans notre paroisse de TRANS sont :

 

- Monsieur Joseph GIRAUD, menuisier, âgé de 32 ans. Cet infortuné laisse après lui une jeune épouse en proie à la douleur et au désespoir avec deux enfants en bas age.

 

- Monsieur André BLANC, englouti avec ses deux filles, dont l’une âgée de 30 ans, l’autre de 6 ans, sous les ruines de la maison bâtie au bord de la rivière et emportée par le torrent.

 

Plusieurs autres personnes ont été retirées à moitié mortes du milieu des eaux. Le nommé CLEMENT était déjà entraîné par les eaux lorsqu’une corde jetée à temps au milieu de la rivière lui servit de planche de salut.

 

Ce qu’il y a de surprenant et de particulier à remarquer pour notre commune, c’est que la place de l’Hôtel de Ville était recouverte d’environ un mètre cinquante d’eau. La rue Saint ROCH ne faisait plus qu’un seul et même lit avec celui de la rivière. L’eau passait par-dessus les ponts dont les garde-fous ont été renversés par l’impétuosité des eaux.

Commenter cet article