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Le blog de Trans-en-Provence.net

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Les Inondations du 6 juillet 1827 (3 ème partie)

Publié le 10 Juillet 2010 par Trans-en-Provence.net in Urbanisme

GRELE et INONDATION : 3ème partie

 

Au milieu de la douleur générale, Monseigneur de MICHERY, évêque de FREJUS, particulièrement sensible au désastre de son troupeau a voulu aller consoler les plus malheureux; le 16 juillet, le prélat, accompagné d’un seul ecclésiastique, a entrepris cette pénible visite ; il a parcouru les paroisse de MONTFERRAT, d’AMPUS, de CHATEAUDOUBLE, de REBOUILLON et de TRANS. Les habitants ont été fort étonnés en le voyant paraître tout à coup au milieu d’eux et ont été très touchés de sa bonté.

 

Le soir, lorsque tous les habitants étaient revenus de la campagne, ou le matin avant qu’ils s’y rendissent, le Prélat se rendait à l’Eglise, montait en chaire et exhortait les fidèles à la résignation et surtout à apaiser la colère de Dieu par la pénitence. Après on exposait le Saint Sacrement, on entonnait les chants de pénitence. Le pieux Pontife, prosterné au milieu du sanctuaire, implorait  la miséricorde de Dieu en faveur de son peuple. Ce spectacle arrachait les larmes aux plus insensibles. La cérémonie se terminait par la bénédiction du Saint Sacrement.

 

A TRANS qui a été le terme de son périple, Monseigneur l‘Evêque a célébré un service solennel pour les victimes de l’inondation. Dans chaque paroisse, il a laissé, aux curés, des secours pour les besoins les plus pressants. De plus, il a voulu visiter les familles qui ont fait quelque perte. Il s’est fait conduire chez les malades et les infirmes et à ceux qui étaient dans le besoin. C’est dans de telles circonstances qu’un Evêque se montre véritablement pasteur et père ; c’est surtout par de tels actes qu’il gagne les cœurs et qu’il honore son divin ministère.

 

Sur la recommandation de Monseigneur de MICHERY (*), le ministre de l’intérieur a daigné accorder à la veuve GIRAUD, la somme de trois cents francs. Cette somme a été, par elle, employée à l’acquisition d’une chambre ainsi que les cent francs que le digne Prélat lui avait déjà donné sur ses propres deniers. C’est là que cette femme infortunée qui ne vivait que de l’industrie de son mari, pourra, avec ses deux jeunes orphelins, prier pour ses bienfaiteurs et attester à ses descendants combien la religion déjà si utile dans toutes circonstances de la vie, l’est particulièrement dans les grandes infortunes.

 

(*) Lettre en date du 20 juillet 1827 de monsieur l’Evêque de FREJUS à monsieur BLANC, vicaire de TRANS :

 

« L’intérêt que je prends, monsieur, à l’infortunée veuve GIRAUD, fait que je m’empresse de lui apprendre, si elle ne le sait déjà par monsieur le Préfet, que son excellence le ministre de l’intérieur vient d lui accorder une gratification de 300 francs.

 

J’aurai désiré qu’elle fût plus considérable, mais les malheurs occasionnés  par les orages ont été tellement multipliés dans le Royaume qu’il faut savoir bon gré de ce secours.

 

Mes compliments à votre curé, je désire que sa santé se soutienne.

Je suis avec des sentiments d’estime et d’attachement. »

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